L'aile, constituée d'un longeron en fibre de carbone pour le bord d'attaque, est revêtue d'un entoilage X Lam à l'arrière. La rigidité de la toile a permis de limiter le nombre des nervures, au pas de 65 cm. L'aile porte des volets à courbure pouvant être inclinés jusqu'à 90°, pour agir en tant qu'aérofreins. La voilure trapézoïdale de 13,10 m d'envergure atteint 13,60 m² de surface.

La motorisation utilisée est un monocylindre 2 temps Cors-Air de 21cv (d'origine JPX, produit sous licence en Italie), à démarreur électrique. L'hélice montée sur pylône en fibres de carbone escamotable électriquement ainsi que le moteur remplissent leur rôle à merveille.

L'appareil s'élance sans peine et en totale autonomie vers l'alignement en piste 10. C'est l'avantage de pouvoir se passer totalement d'assistance (ULM tracteur, treuil) ! Quelques secondes après la mise des gaz, l'Alatus prend gracieusement son envol. C'est un ULM avec une vitesse de décrochage très basse : 41 km/h. La Vne atteint 140 km/h, et la finesse maximale est de 27 à 60 km/h. Le comportement dynamique de l'appareil révèle une grande stabilité sur les axes. Après plusieurs dizaines de minutes de vol, Michel qui a l'habitude de l'Hanuman et de l'X-Air, ramène la machine au moteur, pour s'assurer un atterrissage sans surprise.

Puis vient le moment des premières impressions, expliquées aux personnes restées à terre admirer le premier vol du motoplaneur à Frossay : "Un régal".

La prise en main de l'Alatus-M se révèle assez simple. Il est néanmoins préférable de s'être déjà essayé au pilotage de machine à la finesse importante. Avec un coefficient de 27, l'Alatus-M est bien plus fin que n'importe quel multiaxe ! Pour le reste, le monoplace offre à son pilote du plaisir et encore du plaisir. L'impression de liberté ressentie à ses commandes est totale.

Le poste de pilotage s'avère spacieux, confortable et offre une excellente visibilité. Il est équipé d'un système de ventilation. Un espace dans le fuselage en composite est consacré au parachute (optionnel). La verrière coulisse vers l'avant, permettant de s'installer et de sortir sans difficulté du cockpit. De plus, son faible poids (115 kg) permet à des pilotes de tous gabarits (de 60 à 110 kg, et de 1,60 à 1,95 m) de s'installer à son bord (masse maxi au décollage : 225 kg). Son poids plume permet également d'emporter une quantité honorable de carburant pour un appareil de cette catégorie, portant à 1h30 la durée moyenne de vol au moteur.

L'intérêt de l'Alatus-M, outre son excellent comportement en vol, est son tarif défiant toute concurrence : moins de 30.000 euros TTC. Ce tarif très attractif n'enlève rien au soin porté à la machine par ses constructeurs. Même à ce prix, la construction et les matériaux sont au-delà de tout soupçon. L'excellente qualité d'assemblage constaté sur le prototype présenté à Blois est confirmée. L'appareil fait preuve d'une grande rigueur de fabrication.

Pour ne rien enlever à ce tableau avantageux, l'Alatus-M est aisément démontable par une personne seule (40 minutes environ). Une fois les différents éléments disposés dans leurs housses livrées de série, la machine est aisément transportable sans remorque, sur une galerie de voiture.